Baldric Eldern [Terminée]

Nom : Eldern
Prénom : Baldric
Âge : Environ 252 ans
Sexe : Masculin
Camp :Soul Society
Race : Troisième Siège de la Dixième Division ou Capitaine de la Troisième Division si c'est possible. ._.

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Baldric n’a pas eu une vie facile. Ça, c’est le moins qu’on puisse dire. Il le retranscrit dans sa façon d’être, même si les gens ne s’en rendent pas toujours compte. Il est incertain, c’est vrai, et c’est même le principal défaut de l’animal qui est sujet à des sautes d’humeur infernales. Le bonhomme est capable de s’énerver pour un rien, puis de s’énerver d’être énervé, puis de trouver une nouvelle raison absurde de s’énerver, ce qui l’engage dans un cercle vicieux qui n’en finit pas. Et alors, il entre dans des colères froides et épouvantables dont plusieurs ont déjà fait les frais. Ceux qui n’ont pas l’habitude de le fréquenter sont généralement surpris par une telle véhémence venant d’un lascar souvent renfrogné. Sans parler de son total manque de tact. Si vous voulez un bon conseil, ne le laissez jamais annoncer à qui que ce soit la mort d’un proche. Ce type est une vraie plaie, parfois.

J’admets que si on met ses défauts de côté, et si on considère ce qu’il a vécu, il peut être agréable à fréquenter. Il est d’un naturel calme, peu enclin à brailler, sauf quand il s’agit de donner des ordres. A condition qu’il ait passé une bonne nuit, il lui arrive même d’être sociable, voire sympathique ! Ses sourires sont d’ailleurs d’autant plus gratifiants qu’ils sont rares. Malgré ce que les gens peuvent penser, et je le leur pardonne car j’étais dans le même cas autre fois, Baldric n’est pas totalement insensible à ce qu’il se passe autour de lui. Je dirais même qu’il est plutôt attentif sous ses faux airs négligeants.

Notre larron est fidèle. Que ce soit en amitié ou bien envers ceux à qui il prête allégeance. En cela, c’est un bon soldat. Il est prêt à se battre jusqu’au bout pour ce qu’on lui dit être juste, quitte à mettre de côté sa propre vision du bien et du mal. Il est en revanche capable de prendre des initiatives et, dans des cas extrêmes, pourrait bien se retourner contre ses maîtres si ce qu’on lui ordonne va au-delà de ses devoirs.

J’ai été réellement surpris de constater qu’il était doté d’un peu de sens de l’humour. Je vous déconseille de lancer une blague qui l’attaque directement, puis de prétendre que c’était juste une boutade, mais pour peu qu’il ait un peu d’alcool dans le sang, il sera prompt à plaisanter. Outre son sens de l’humour fulgurant, c’est un vrai coureur de jupon camouflé. Je ne dis pas qu’il passe son temps à harceler les demoiselles, il a tout de même mieux à faire. Mais si une femme lui dit oui, alors, il ne lui dira jamais non. C’est peut-être sa manière de combler ce vide affectif qu’il a l’air de ressentir sans cesse.

Je ne dirais pas que Baldric est idiot. Il est très intelligent, sans pour autant être un génie. Il a suffisamment d’esprit pour élaborer des stratégies tangibles ou guider des hommes au combat, c’est son métier. Mais il serait bien incapable de résoudre une équation du énième degré ou d’énoncer une règle de physique élémentaire, ce qui inspire le plus grand mépris à certains scientifiques de la douzième division. Il n’en souffre pas outre mesure. Baldric n’est pas le genre d’homme à faire un scandale pour des bruits de couloirs et des sarcasmes.

Si vous aimez les expériences, en voilà une. Munissez-vous d’un sabre et d’un spécimen de Baldric. Mettez-lui le sabre entre les mains, puis jetez-le au milieu d’un groupe de Hollows affamés. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de voir un animal sauvage se battre, mais c’est ce que ça m’inspire. C’est comme s’il libérait d’un coup tout son ressentiment, sa colère et sa frustration, et qu’il s’en servait pour se galvaniser et terrasser ses ennemis. Quand il est question de défendre sa vie, ses principes ou ses intérêts, il devient une sorte de bête plus ou moins incontrôlable.

Cela dit, si vous tenez réellement à savoir qui est Baldric, je ne peux que vous conseiller d’aller vous faire une idée par vous-même. Vous m’en donnerez des nouvelles.



Baldric ? Oui, je le connais. C’est un grand gaillard, il doit bien mesurer un bon mètre quatre vingt dix, et peser une bonne centaine de kilos. Il est bien construit, ouais, avec des muscles secs et saillants dans des proportions respectables, qui font qu’un homme est un homme. Il doit très sûrement sa taille à son père, un occidental, plutôt qu’à sa mère. D’ailleurs, le métissage n’est pas si évident que ça au premier regard, vu que ce sont les gènes paternels qui dominent largement chez Baldric. Il a de larges battoirs capables de retourner la tête de celui qui en recevrait un coup. A priori, le bestiau n’a pas plus de vingt-cinq ans et a l’air plutôt vigoureux et en bonne santé.

Ses cheveux ont la fâcheuse tendance de pousser vite. Trop vite, d’ailleurs, jusqu’à ce qu’il ait tout un tas de mèches drues et brunes dans les yeux. Là, en général, il pète littéralement une durite et se décide à les couper où les rassembler à l'arrière de son crâne, pour ne pas être gêné. Il ne se rasera jamais, ça non. Il a constamment une barbe de quelques jours qui couvre son menton et sa mâchoire carrée. Personne n'a jamais réussi à percer le mystère de cette barbe qui ne pousse jamais. D’ailleurs, s’il se rasait, je suis sur qu’il aurait sacrément plus de succès auprès de nos amies les femmes. Ça additionné à son regard, mes aïeuls, Casanova n’aurait qu’à aller se rhabiller. Je ne vous sortirais pas le célèbre « ses yeux sont aussi profonds que l’abysse », ça ferait trop classique, trop cliché. A vrai dire, difficile de savoir ce qui lui passe par la tête simplement en regardant ses yeux gris. Sauf lorsqu’il est en colère. Là, vous pouvez voir les flammes de l’enfer brûler tout au fond de son âme, et c’est foutrement flippant.

Deux cicatrices zèbrent son visage, au niveau de l’arcade et de la pommette. On ne sait pas vraiment d’où elles lui viennent, peut être qu’il en a écopé durant sa vie sur terre. En revanche, toutes celles qui parsèment son dos et ses bras, ce sont des blessures de guerre, des traces de son passé, des souvenirs plus ou moins anciens et plus ou moins mauvais.

En général, on le voit souvent vêtu du traditionnel shihakusho. Pour les rares fois où j’ai pu le voir se fondre parmi les humains, je peux vous dire qu’il s’habille dans des tons sobres. Il a l’air d’affectionner tout particulièrement les paires de rangers, les t-shirts noirs à ras du corps et les vestes légères, de préférence kaki. Le tout accompagné d’un treillis noir ou kaki, et notre larron fait un parfait humain.

En voyant Baldric, j’ai toujours eu le sentiment d’une force tranquille et retenue. Comme un feu qui couve sous des cendres encore chaudes. Sa démarche est vive et ample, mais ses gestes sont parfois un peu hésitants, comme s’il tergiversait intérieurement. Et Dieu seul sait ce qui peut bien se dire là dedans.

Aux alentours de 1757, dans les tréfonds de Nagasaki, Kayo Nanae, sauvagement violée par un étranger, projette de se suicider. Dans le même temps, Victor Eldern, marin anglais, ivrogne et amoureux de la mer, fait escale au port. Il a en poche une belle somme d’argent, et en tête l’idée fixe de commettre au moins une bonne action dans sa vie. C’est dans un troquet lugubre qu’il entendit parler de la petite Nanae. Débilité héroïque oblige, il se mit à la recherche de la belle et la trouva le poignard à la main, prête à s’éventrer et à répandre ses tripes sur le plancher ciré. Personne ne saura jamais comment il parvint à persuader la jeune femme de ne pas s’infliger le seppuku, mais il sauva dans le même temps la gamine et son enfant, sans même le savoir. Par la suite, comme on est en droit de s’en douter, Victor tomba sous le charme de la jolie Nanae. Et pour cause, son minois était si ravissant qu’il avait été la cause de son plus grand malheur. Mais la belle enfant n’appréciait pas les manières rustres de l’anglais qu’elle hébergeait uniquement par reconnaissance. Victor décida donc de quitter son service auprès de son capitaine pour rester auprès de Nanae et tenter de la faire tomber dans ses bras.

Quelques huit mois plus tard, quand elle trouva avec horreur un enfant illégitime entre ses bras, elle n’apprécia que moyennement la plaisanterie de Victor : « En Allemagne, c’est ce qu’ils appellent eine Kinder surprise ». Malgré tout, un peu forcé par ce nouveau venu qui pompait ses maigres ressources, elle finit par accepter les avances du marin, dont le charme occidental commençait peu à peu à faire son effet. Ce fut Victor qui nomma l’enfant. Il lui donna le nom de Baldric, marqué par ses voyages en Scandinavie et fasciné par Baldr, le plus beau des dieux nordiques.

Baldric connut une enfance banale. Il ne fut pas plus heureux que d’autres gamins, ni plus malheureux, quoiqu’un peu négligé par sa mère. Il ne voyait que peu Victor, qui avait reprit la mer, mais il l’avait élevé au rang de figure paternelle et entretenait d’assez bons rapports avec lui. Il ne souffrit jamais réellement du manque d’attention de la part de sa mère, qui semblait par moment à peine le tolérer. Dès qu’il fut capable de marcher et de s’exprimer clairement, il s’appliqua à s’éduquer par lui-même.

Il apprit ses origines illégitimes vers onze ans. Le marin était juste rentré de voyage et l’avait envoyé faire une course au port. En chemin, il tomba sur un groupe d’enfants. Baldric n’ayant jamais été très sociable ou causant, les gamins du quartier ne l’appréciaient que modérément. La veille, l’alcool avait délié la langue du père d’un des gosses, et au matin, la rumeur s’était répandue parmi tous les rejetons de la ville. Ils trouvèrent Baldric et, avec cette cruauté propre aux enfants, scandèrent insultes et moqueries. Baldric devint le bâtard de Nagasaki. Une fois le choc passé, il ne fit que peu de cas de ce qu’on pouvait bien dire de sa mère ou de sa naissance honteuse. Il devint cependant bagarreur, au grand dam de Nanae. Il rendait chaque coup qu’il recevait, renvoyait chaque pierre qu’on lui jetait. Une vague de membres brisés, de doigts disloqués et de dents cassées se répandit dans le quartier. Aucun de ceux qui osaient porter la main sur lui n’en ressortait indemne. Les hommes du port sommèrent Victor de dresser son fils enragé, mais l’occidental hésitait à sévir. Il ne prit des mesures que lorsqu’il fut forcé d’intervenir pour séparer le bâtard des autres enfants. Face à l’acharnement de Baldric, Victor se vit obligé de le frapper. Lorsque Baldric vit, et surtout sentit le large poing du marin heurter sa tempe, ce fut comme si quelqu’un avait éteint les lumières. L’impact refroidit instantanément l’ardeur du gosse, mais il garda toujours un certain penchant pour la bagarre.

L’adolescence de Baldric fut plus calme, bien que toujours ponctuée de rixes. Victor eut la lumineuse idée de trouver du travail au jeune homme afin de le dompter. Baldric passa la plus grande partie de ses journées à charger et décharger des navires marchands, et l’autre partie à dormir. Quand il ne portait pas de lourdes charges, il travaillait dans les commerces du port. Son labeur fit de lui un travailleur acharné et lui forgea une charpente respectable.

A mesure qu’il grandissait, Nanae retrouvait chez Baldric les traits de son père. Cette ressemblance donna lieu à une violente altercation, qui se solda par le départ du bâtard. Baldric quitta ainsi le nid familial et commença enfin à voler de ses propres ailes, mais il ne s’éloigna jamais bien loin de Nagasaki. Il ne parcourut vaguement l’archipel qu’une fois, puis revint aux abords de sa ville natale, comme s’il était attiré par l’atmosphère du port. Le temps faisant soigneusement son ouvrage, Baldric devint un homme et commença très bientôt à s’intéresser aux femmes. Il allait de compagne en compagne, tout en continuant de travailler durement pour gagner sa vie.

Il se trouva une jolie serveuse, lui donna une ravissante fille, largua la serveuse et garda la gamine. Peu habitué à recevoir de quelconques preuves d’amour de sa mère ou même de Victor, le vide affectif ressenti par Baldric se traduisit par un amour sans faille pour sa petite Hisae. Il jouait souvent des poings quand il était question de son enfant. La petite enfance de la fillette fut heureuse, et cela rendit le père pareillement heureux. Lorsqu’il devait travailler, il laissait Hisae à sa compagne du moment. Les femmes trouvaient l’enfant ravissante et ne bronchaient pas quand Baldric la leur confiait.

La famine de Temmei tomba sur Baldric comme un 35 tonnes écraserait aujourd’hui un piéton imprudent. Il se força à travailler plus pour nourrir sa fille correctement, et eut plus d’une fois l’occasion de se battre contre des charognards pour un piteux morceau de pain. Il vit Nagasaki crever de faim et se noyer dans sa propre fange, à petit feu. Il dut accomplir les plus basses besognes, accepter toutes les tâches qu’il parvint à trouver, pour assurer sa survie. Lorsqu'Abondance décida de pointer le bout de son nez, Baldric était dans un état lamentable, mais il avait survécu, et sa fille pareillement. Sa subsistance fut néanmoins de courte durée. Peu de temps après la disette générale, un séisme ébranla toute la ville. Le bougre se trouvait alors sous un arbre dont les racines lâchèrent comme de vulgaires raccords de tissu. Il n’eut pas le temps de réagir. Le tronc s’abattit et lui broya la cage thoracique. Il eut la chance de mourir sur le coup.





Tout aurait été plus simple, si seulement il avait pu se souvenir du comment.

Soixantième district ouest du Rukongaï. Pas encore une zone « chaude », mais un endroit peu fréquentable, peuplé de drogués et de prostituées, de joueurs, d’alcooliques. Les fumeries répandaient leurs senteurs opiacées dans les rues, sur fond sonore de rixes clandestines et de chansons à boire. Baldric était comme une bête. Il observait, écoutait, sentait, curieux. Il se sentait perdu dans cette atmosphère nouvelle, sans autre souvenir que celui d’une douleur effroyable. Les habitants du district observèrent d’abord avec curiosité ce nouveau venu qui errait dans le quartier. Puis cela se transforma en un très net intérêt. Les tenancières de bordel le voyaient comme un client potentiel, et les escrocs qui parrainaient les combattants convoitaient sa carrure de lutteur.

Baldric fut bientôt abordé par divers individus louches, qui lui proposèrent de gagner facilement de l’argent. Les arguments exposés étaient plus bancals les un que les autres, mais l’homme était encore perturbé par sa mort récente, et facilement influençable. Il se retrouva ainsi jeté dans des combats illégaux, sans réellement savoir comment ni pourquoi. Sa perte de mémoire n’avait néanmoins pas altéré ses qualités acquises de bagarreur. On fit de lui une bête de combat, puis une machine. Le temps passait, et Baldric perdait peu à peu conscience et humanité. Il était dominé par ses instincts, exacerbés par l’exaltation du combat, et tout l’argent qu’il gagnait était aussitôt dilapidé dans l’alcool et les femmes. Il n’était plus qu’un animal.

Le bâtard devint farouche et sauvage, mais une part d’humanité luttait, un instinct de survie qui se débattait au plus profond de son être. Il souffrait intérieurement de cette déshumanisation, sans même s’en rendre compte. Il n’était plus conscient que de la fureur de la mêlée, mais le plaisir du combat s’estompait lentement. Baldric se lassait de lutter sans but, et son esprit était sur le point de rompre. La fission finit, fatalement, par survenir. Elle arriva comme un rien. Il commença par l’ignorer, car c’était à peine une simple gêne. Il savait qu’elle n’était rien, car la mort le préservait de ce genre de maux. Mais ce trouble devint un malaise, puis une torture. La faim lui retournait les entrailles. La pensée de la nourriture l’obsédait. Il n’était jamais rassasié, et l’eau n’était plus un substitut. Baldric était à son plus bas point. Constatant son état pitoyable de faiblesse, les trafiquants du quartier, des rapaces peu scrupuleux, se jetèrent sur lui.

Baldric noya sa faim dans les drogues. L’opium le déconnectait de la réalité et lui faisait oublier pour un temps ses besoins primaires. Les parieurs le jetèrent à la rue comme un chien. Il sombra. Mais il réalisa, trop tard, que la faim était un bien maigre tourment en comparaison de ce qu’il vivait. Des insectes se mirent à ramper sous sa peau, le monde autour de lui se distordit dans un pêle-mêle psychédélique de couleurs et de sons. Il vit ses peurs les plus intimes devenir réalité, et des cauchemars qu’il n’aurait jamais pu concevoir seul s’offrirent à son esprit, ravageant son âme mutilée.

Il ne sut jamais combien de temps dura cette torture. Des semaines ? Des années ? Compter les jours n’était plus important.

Il se sentait sale, misérable. Il jurait de ne plus retoucher à toutes ces médications malsaines, puis y replongeait sans même s’en rendre compte. Mais quelqu’un prit la peine de le sortir de son enfer. On vint le chercher en pleine nuit, un homme penché sur vers lui, baigné d’ombre. Baldric s’éveilla, couvert de sueurs froides, l’œil hagard, le teint hâve et pâle. Il était déchiré entre le supplice que lui infligeait son corps, et celui imposé par son esprit. L’homme le tira de ses draps et de sa condition misérable, il le traina dans la boue et la honte, sous les regards surpris des noctambules. Personne n’ignorait qui était Baldric, le drogué, le déchu. Il se débattit. Tout son corps lui hurlait de faire cesser ce martyre, mais son esprit était encore prisonnier des addictions.

L’homme s’avéra être un Shinigami de passage. La rumeur avait attisé sa curiosité, et il avait trouvé Baldric, crevant de faim et de folie. Considérant le potentiel du Reiatsu de Baldric, il entreprit de le désintoxiquer. Commencèrent alors deux mois de lutte et de dégradations pour le bâtard. Le Shinigami le frappa, l’humilia, l’insulta, en prétextant l’endurcir. Lorsqu’il put enfin manger, Baldric vomit tripes et boyaux. Malgré sa faim, l’alimentation prodiguée par le soldat était bien trop riche, et l’organisme du drogué ne put suivre le rythme. Contre les attentes du Shinigami, qui pensait que sa découverte n’allait pas faire long feu, Baldric parvint à se reconstruire.

Baldric prépara son admission à l'Académie des Shinigamis. Il passa l'examen d'entrée sans réel problème et obtint une bonne place dans le classement sa promotion. Les instructeurs de l'Académie ne lui montrèrent jamais d'animosité, où au pire, l'ignorèrent. Mais les nobles se firent une joie de lui apprendre à connaître sa place. On le mit à l'écart, ses interventions en cours furent chaque fois ponctuées de rires et de sarcasmes, et il se retrouva plus d'une fois dans l'embarras à cause d'une mauvaise plaisanterie. Il ressentit le fossé social qui le séparait des âmes de haute naissance et fut forcé de prendre sur lui. Ces brimades forgèrent cependant à Baldric un mental inébranlable. Il s'obligeait quotidiennement à subir les insultes sans retomber dans ses vieilles addictions. Le souvenir de son sevrage contribua largement à sa résistance.

Il apprit à devenir plus sociable. Bien que composée majoritairement de nobles, sa classe comportait également des étudiants issus du Rukongaï qui l'aidèrent à supporter ses années d'études. Il s'efforça d'entretenir de bons rapports avec eux, malgré son caractère taciturne, et sut se faire apprécier en mettant, de temps en temps, ses qualités en avant. Baldric fit souvent preuve de maladresse dans l'apprentissage du Kido, mais les professeurs lui trouvèrent d'excellentes qualités de combattant qui se développèrent au fil du temps. Ses capacités lui attirèrent aussi bien l'enthousiasme que la jalousie, et ce sentiment se renforça lorsqu'il découvrit les propriétés pour le moins perturbantes de son zanpakutô. La particularité de son atout inspira également crainte et dégoût, mais les instructeurs restèrent pantois face à une arme aussi redoutable.

Baldric réussit sans problème l'examen d'entrée dans le Gotei 13. Ses premières années de fonctions furent laborieuses. Malgré ses qualités indéniables de soldat, le larron n’avait pas un caractère facile, et ses antécédents lui valurent d’abord mépris et négligence. Mais au fil des années, ses surprenantes capacités aidant, il parvint à s’intégrer au sein des habitants du Seireitei et à gravir les échelons, jusqu’à aboutir au grade respecté de Troisième Siège.