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 Du lierre autour de ton cou, mes ronces dans tes yeux.

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Trepadora
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Trepadora


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MessageSujet: Du lierre autour de ton cou, mes ronces dans tes yeux.   Du lierre autour de ton cou, mes ronces dans tes yeux. Icon_minitimeLun 28 Juin - 17:12

Bon, il avait été séparé de Luppi et c'était chouette, mais comme c'était à quelqu'un d'autre que Trepadora devait sa récente liberté, il n'en profitait pas autant qu'il l'aurait voulu. En brave petit hollow qu'il était, des notions telles que la gratitude ne l'effleuraient même pas ; ce n'était pas parce qu'il était redevable à Muramasa qu'il restait avec lui, mais parce que ce dernier était fort, très fort, même, et que ce qu'il était en train d'entreprendre promettait d'être distrayant.
N'empêche qu'en attendant, rester dans le coin le plaçait encore sous les ordres de quelqu'un, et ça, ça ne plaisait pas du tout à Trepadora, sans compter qu'il était entouré de zanpakutô à longueur de temps! C'était l'équivalent d'un shinigami, un zanpakutô! Son instinct lui criait de zigouiller tous ceux qui passaient à côté de ses tentacules, mais il ne pouvait rien leur faire : ilsne pouvaient pas se battre entre eux, Muramasa l'interdisait. Comme c'était frustraaaant! Le hollow les croisait beaucoup trop souvent à son goût, et il devait se contenter
d'imaginer les supplices qu'il ferait subir aux uns et aux autres, si seulement on lui en donnait l'autorisation!
Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour être aux premières loges d'une guerre, décidément! Enfin, tout ceci était beaucoup plus supportable que la demie-vie qu'il menait avant, prisonnier de l'âme d'un petit arrancar minable. La seule chose que Trepadora regrettait au sujet de Luppi, c'était de ne pas pouvoir assister à sa mise à mort. Il n'en doutait pas une seconde : Sexta récemment nommé ou pas, il ne tiendrait pas une journée entière sans les pouvoirs de sa Resurreccion. C'était comme s'il était tout nu! Il n'avait plus rien pour se défendre, rien qu'un sabre d'opérette minable qui ne percerait le hierro de personne! Trepadora gloussa à cette pensée, mais il y avait quelque chose de forcé dans cette belle humeur qu'il voulait montrer : si Luppi mourait, non seulement il ne saurait pas comment, mais en plus il perdrait le plaisir de lui donner la mort lui-même, ou d'au moins se moquer de lui jusqu'au dernier instant. Le hollow cilla, perdant un instant son sourire. Eh, mais c'était qu'elle tournait à l'obsession, cette histoire! Fichu Luppi! Même sorti de son âme, il n'en était pas totalement débarrassé!

Trepadora en avait assez de rester cloîtré dans leur antre. Muramasa était sorti quelques minutes plus tôt et techniquement, ils étaient tous censés se tenir tranquilles, mais rien à faire : le hollow en avait marre d'être enfermé. Eh! Il était capable de le contrôler, son reiatsu, il n'allait pas se faire repérer bêtement! Qu'est-ce qui l'empêchait de sortir de là? S'il restait plus longtemps, ses tentacules chéris allaient se mettre à broyer les membres des zanpakutô les proches. Muramasa serait contrarié, c'était certain, mais ses pauvres tentacules! Ils avaient
besoin de se dégourdir un peu! Avec Luppi, au moins ils étaient serv-
Râââââh! Ça suffisait avec ce morveux!
Le hollow quitta le coin de mur contre lequel il était appuyé, et prit les escaliers pour rejoindre la sortie.

Il faisait encore jour dehors, mais le soleil était bas ; d'ici deux heures, peut-être plus, peut-être moins, il se serait couché. En attendant, on était à ce moment de la journée ou la lumière précisait le contour des choses, et baignait tout d'une couleur un peu dorée. Trepadora s'éloigna à grands pas de l'entrée de leur antre, sans se soucier des taches verdâtres que récoltait son pantalon pendant qu'il écrasait les touffes herbes. Tout en longeant la rivière, il marcha un petit moment, jusqu'à ce que le fracas assourdissant de la chute d'eau se soit transformé en rumeur lointaine. Là, le hollow marqua une pause et s'assit par terre, sur les cailloux qui bordaient la rive. Il était tranquille ici, loin des zanpakutô, loin du bruit...
En silence et tout seul. Exactement comme avant.
Saisi d'un accès de colère, Trepadora fit tourner le disque dans son dos. Aussitôt, deux tentacules en jaillirent. Elles percutèrent les arbres les plus proches avec une telle violence, que les troncs explosèrent littéralement sous l'impact. Cassés, il s'écrasèrent autour du hollow, soulevant un nuage de gravats et de feuilles. Il s'était relevé, et ses sourcils froncés ne trompaient pas sur son état d'esprit. Encore! Il était encore condamné à ne rien faire! À ne pas pouvoir agir, à ne pas pouvoir aller affronter leurs ennemis! Il voulait les tuer, pourtant! Il voulait
tellement les tuer!
Il n'était plus prisonnier comme avant : plus rien ne l'empêchait de ne pas écouter les ordres si l'envie lui en prenait. Pourquoi ça lui avait paru si bien de suivre Muramasa, au départ? À présent, Trepadora doutait d'avoir pris la bonne décision. Est-ce que ça n'aurait pas été mieux qu'il parte de son côté?
Tout seul?

C'était Luppi, le problème. C'était à Luppi qu'il pensait, beaucoup trop souvent à son goût, c'était Luppi qu'il voulait tuer. Il ne pourrait pas être totalement libre tant que sa première moitié (si quelqu'un d'avisé ne lui avait pas déjà réglé son compte) se baladerait librement. Il ne le percevait pas comme une menace, il ne craignait pas d'être repris par son ancien maître : il était comme un poids qui le rattachait à leur histoire commune, et cela le répugnait.
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Luppi
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MessageSujet: Re: Du lierre autour de ton cou, mes ronces dans tes yeux.   Du lierre autour de ton cou, mes ronces dans tes yeux. Icon_minitimeSam 10 Juil - 19:54

Un crépuscule radieux descend sur les tendres bois de la forêt longeant le Rukongai, projettant ses ombres chaudes au milieu de ses lueurs d’or rose. Le soleil se déforme progressivement, perdant peu à peu sa sempiternelle rondeur, écrasé enfin par les forces de la nuit. D’ailleurs, ne le voit-on pas rougir de honte à sa lamentable défaite aux mains implacables des ténèbres insidieuses ?

Aaaaah, quelle âme de poète je me fais !

Et il faut bien avouer que j’en ai une belle… d’âme de poète, bien sûr ! Non mais quelle bande de pervers, ces lecteurs ! Incapable de comprendre le moindre implicite ! Franchement, avec vos esprits tordus de la sorte, on vous prendrait pour des hollows… en fait non, puisque les hollows, moi j’en viens, alors ya pas moyen que vous leur ressembliez, non môssieur…

Bon, ce n’est pas tout, mais j’ai une histoire à faire avancer, moi ! Alors accrochez vous bien dans ce qui vous sert de fauteuil, canapé, pouf mou, tas de fumier ou corps de votre compagnon de nuit, et admirez la fabuleuse aventure du grand Luppi ! (avec un grand « Lu », pas un petit !)

Il faut avouer que la Soul Society a de jolis aspects esthétiques, lorsque la nuit s’apprête à lui tomber dessus. De jolies couleurs rouge sang et rose bonbon ; de magnifiques ombres élégamment sculptées en formes rocambolesque set sinueuses, comme si la nature avait inventé le baroque avant les hommes (ou moi dans une autre vie). Pas de doutes là-dessus : la Soul Society est un endroit très joli, parfait pour moi, oserais-je dire ! Et à penser que certains rustres de Las Noches préfèrent à toute cette merveille le sable blanc semblable à se la cendre et cette lune qui n’a même pas eu la décence de se former correctement ! Franchement, quels êtres vides, plus vides que leurs trous ! Moi, je le dis : il faut préserver la Soul Society ! Il faut la garder intacte, belle et admirable ! C’est juste le Rukongai et cette horreur de Seireitei qu’il faut raser jusqu’au moindre atome ! Oui, là il faut détruire, et là c’est logique, parce que il y a les Shinigamis dedans ! Mais bon, si les autres cinglés du Hueco Mundo ne sont pas capable de réfléchir plus loin que le verbe « Taper », ils se feront allumer par ces faiblards en noir, et puis tant pis pour leurs pommes ! Et de mon coté, seul survivant, je serais enfin digne de reconnaissance et de dominance sur les autres ! De-la-lo-gique je vous dis.

N’empêche… pourquoi suis-je ici, déjà ? Voilà qui est intriguant. Aizen-Sama ne m’a pas confié de mission dans cette forêt à ce que je sache… Bah, de toute façon, il était bien trop occupé à repousser ce gothique raté de Muramasa pour donner des ordres. Alors pourquoi ai-je atterrit ici… rhaaa ça m’énerve, ça ! Mémoire, revient ! Ici ! Rapporte ! Gentil souvenir, rapporte la baballe à Papa Luppi ! Ah ça y est ! Ca me reviens (gentil souvenir, t’auras un os !). Je sais exactement pourquoi je suis la… et à vrai dire, ce n’est pas une mémoire des plus réjouissantes :

Trepadora.

Oui, ce cher cinglé qui me sert de zanpakuto. Comment a-t-il réussi à sortir de mon joug, sa légitime place, et se mettre à arpenter librement le monde sans que je l’y autorise ? Franchement, ça me dépasse ! Il est faible, pourtant, et bien plus que faible ! Je l’ai vaincu, non mais sans blague ! A notre renaissance commune en arrancar, c’est MOI, et moi seul, qui ait eu le dessus ! Et il n’y avait rien de plus juste à cela d’ailleurs ! Après tout, tout ça, c’est mon corps, mon esprit, mon pouvoir, mes souvenirs ! Alors si déjà il prend la liberté d’avoir une conscience autonome sans ma permission, c’est la moindre des choses qu’il se soumette au dominant légitime ! Je l’avais vaincu, nom d’Aizen, VAINCU !!! Il était à MOI, pas l’inverse ! Comment a-t-il se rebiffer de la sorte ? Comment a-t-il pu ne pas admettre sa défaite totale ! Comment a-t-il pu se relever de ce qui devrait, en théorie, être irrévocable ? Je n’y comprends plus rien, à force ! MON pouvoir ! Et sans lui, je suis quoi ? Je suis…

… pas grand-chose, en fait !

Ah ça m’enrage, ça ! Non seulement il se rebelle sans permission, mais en plus il emporte avec lui ce qui fait de moi un Espada ! Ce qui fait que JE suis fort ! Sale voleur ! Sale tricheur ! Il va payer pour cela ! C’est MON pouvoir, il je le lui ferait comprendre très vite ! Il va devoir comprendre que je ne tolèrerais aucune dépendance à quelconque être autre que moi ! Je ne dépends de personne, et surtout pas de lui ! Parce qu’il faut le dire, même avant sa rébellion, je ne le haïssais pas moins ! Il est retors, il est destructeur ! Une masse de meurtre sur pattes dans un corps qui n’est qu’une pâle copie de mes magnifiques formes ! Une boule de haine sans subtilité, sans réflexion ! Trepadora est un animal ! Et il se revendique une partie de moi ! Jamais ! Oh non, au grand JAMAIS ! Je ne suis pas un animal ! Je ne suis pas une folie vivante ! C’est lui, la folie ! Lui ! Pas moi !

Seulement, tant que cette horreur qui a subtilisé mes pouvoirs reste en vie, je n’ai aucun moyen de démontrer cela de manière éclatante ! Pour mon image donc ! Pour ça, mes pouvoirs, ma dignité et pour Aizen-Sama, je me devais d’écraser une seconde fois cet impertinent !

Voilà donc pourquoi je me promène dans cette forêt de la Soul Society, en plein crépuscule, de manière tout à fait non- officielle. Trepadora est peut-être celui qui détient mon pouvoir, mais autant se rendre à l’évidence : il n’est pas doué pour la discrétion. Les traces de Reiatsu qu’il a relâché durant sa fuite et le carnage conséquent étaient tellement fortes que j’en ai même pu le pister dans le Garganta ! Franchement, j’aurais certainement été plus doué à ne pas me faire repérer, quand bien même mon Reiatsu a de quoi me permettre de devenir Sexta Espada. Quel dommage qu’il n’ait pas prêté attention à son légitime maître alors que celui-ci faisait triomphe sur triomphe… Il jugeait tout cela probablement inférieur à lui, et non digne de son attention. L’amende sera amère, mon cher, et la note, salée à souhait! Tiens, voilà que cette pensée m’égaye quelque peu. Allez, une petite chanson pour se détendre un tantinet…

… mais…

… impossible de se tromper. Ce bruit d’écrasement si caractéristique, cette empreinte de Reiatsu… il est là ! Et seul, qui plus est ! Visiblement frustré de quelque chose, car si grande soit sa folie et sa stupidité, frapper quelque chose au hasard sans même y penser n’est pas dans sa nature : il faut que la chose lui ait fait quelque chose au préalable, ou l’irrite, ou on ne sait trop quoi… Il est donc en train de se casser les dents sur je ne sais trop quel dilemme… enfin, non, je sais EXACTEMENT sur quoi il s’occupe les neurones : MOI !!! Bah oui, What else ? Quelle pensée joyeuse ! Et à mon avis, c’est l’occasion parfaite pour en jouer, et le mener à sa perte. Une lame pleine de rage ne sait pas se contrôler elle-même. Si je l’énerve suffisamment, il perdra la tête assez pour m’ouvrir un grand nombre de failles.

Première étape, attirer violemment son attention. Continuant mon chemin l’air de rien, bien qu’il ne puisse pas me voir, et réciproquement non plus, je hausse la voix et chante, dans un ton clair et pur (comment voudriez vous que je chante autrement ?) :


Ce petit chemin qui sent la noisette...
Me rappelle soudain ce grand jour de fête
Où plusieurs gredins me prenaient la tête,
Mais comme je suis bourrin, je leur pète la tête,
Je prends tous leurs biens, leur or et leurs guêtres,
Ah c’est tellement bien, de piller ces bêtes !
Je n’oublierais point cette chansonnette
Du petit chemin qui sent la noisette… !

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