La mort dans la peau [Recca ; Surprise]

La mission..Celle qu'il s'était donné depuis la mort de son capitaine, était et serait toujours la même malgré les ambages survenus durant son long et interminable périple. Combien de temps, combien.. ? Il n'avait de cesse de courir à droite et à gauche pour le salut du meurtre, attendant que ce jour lui vienne enfin. Quand Koga daignera-t-il se réveiller ? Son but ? Le voilà, il est simple, concis, stricte : piéger Muramasa, sa finalité..? Tuer Kôga. Seulement, les évènements s'attardaient sur des détails insignifiants où entités rebelles surprenaient le Destin, contrariant au possible le plus libre des Tôjus. Mais aujourd'hui... le Nuitel était de sortie pour le bien de ses affaires. Alors que l'attente lui devenait insupportable et doucement incisive, s'occuper lui semblait être un excellente remède. Au bout de quelques mois, il trouva le métier le mieux payé :" Tuer ". Des boss, ministres, patrons d'entreprises.. tout ceux trouvant sous la main Aozora s'en servaient de seul remède contre la gangrène du pays. Mais en cet instant précis, c'est au sommet d'une tour où était perché cet homme à l'aura sanguinaire, à l'obsession malsaine, au regard fou et démentiel...

J'étouffai un bâillement devant l'immensité lumineuse, pigmentée de teintes en tout genre tandis que la pluie ne cessait de s'abattre sur les hommes que j'aimais à appeler "mortels". Après tout, leur faiblesse commune faisait leur force, quand bien même ils n'en étaient pas moins.. fragiles et aussi cassable que du verre. J'avais des désirs périodiques, et celui de ce soir était sans conteste celui la pluie, qui me fit frissonner d'un très doux plaisir, me concentrant sur le choc de chaque goutte s'écrasant sur mon épiderme blafard. La dorure du monde s'accouplant à la vue des ténèbres me transcendaient plus que nécessaire. J'avais cette particularité- remerciez mon oeil- de concevoir le monde différemment des autres. Tout être devenait doré, teinté de quelques touches orangées, tandis que mon iris bleu me rappelait combien la condition des êtres vivants étaient tristes et monotones. Au final, j'avais beau apprécier la contemplation d'une ville endormie, il me fallait travailler à défaut de rouiller. D'un bond, je me cramponnai à quelques vieilles branches ou rebords de building afin de parvenir à même le sol, là où se trouvait sagement l'homme qui passerait tôt ou tard de vie à trépas. Quand soudainement un eclair bref, vif, me passa devant les yeux, pour s'évanouir la seconde d'après. Selon mes estimations, il était rare de voir un orage rejeter de façon ingrate ses eclairs à l'horizontale.. mais peut-être était-ce une possibilité à ne point écarter quand on savait la nature surprenante et étrangère. Seulement, il m'eut fallu de quelques secondes pour m'apercevoir qu'un individu trônait au beau milieu d'une place vide. Il était haletant et je le savais créateur de ces bizarreries renommés éclairs. Il ne cessait guère son petit jeu, celui de me fixer d'un regard provocateur et torve. Je ne fis aucun geste, m'ancrant profondément au sol tout en évaluant mes chances de survie si une petite armée surgissait du vide lorsque je me serai retrouvé au centre de la place. Sans déformer ne serait-ce un poil de mon visage, l'ennemi dont il était question sembla changer d'optique pour me foncer dessus, agrémentant sa course folle d'un rugissement de terreur. C'est alors que mon visage s'illumina : mon corps s'évapora dans l'air suivi du caractéristique vrombissement avant de parvenir devant ma cible, totalement decontenancée par ma manoeuvre. Ainsi freinés furent ses pas jusqu'à s'immobiliser à quelques centimètres de moi, m'invitant par ce biais à lui enfoncer mon poing dans son faciès de puceau d'une telle force qu'il m'était difficile de s'en réjouir. En reculant de plusieurs mètres, je puis m'apercevoir de son habileté à provoquer autrui sans toutefois assurer par la suite.. Et c'est alors que ce dernier, à moitié mort et enfoncé dans un mur, revendiqua haut et faut son statut de Vizard, et que, sans plus tarder, il allait me le démontrer.

Pivotant légèrement sur ma droite, j'avançai d'un pas calme vers la silhouette étalée à terre qui malgré le poids de sa douleur, tendait à se redresser..Je ne savais ce qui poussait cet étranger à m'offenser de la sorte mais ma lame, elle, tremblait d'extase à la seule idée de verser son sang. Ce qui en soi allait provoquer la déchéance de cet illustre inconnu qui se prenait pour un Vizard, race laquelle m'échappait. Car oui, je suivais sans relâche les traces de Muramasa, et durant tout ce temps, j'ai dû suivre un parcours plus ou moins humain afin de satisfaire mon insatiable soif de connaissances, omettant dans un coin ce nuisible ennui rongeant sans mal mes nerfs. Et oui, un Vizard à mes yeux sonnait comme creux en mon esprit, la définition de ce terme étant alors foncièrement inconnue, étrangère. Pourquoi d'ailleurs exhiber fièrement ce nom alors qu'une seule race se devait de combattre les Shinigami non sans fierté et raison ? Quel pouvait-être le but de cette nouvelle organisation ? Ou alors, il s'agissait d'un mythe auquel j'accordais bien trop d'importance à mon grand regret. Car s'il avait quelques velléités à affimer, peut-être alors aurai-je eu de quoi rompre le temps, chassant ce qui se devait d'être chassé et que tout Shinigami, je présume, n'avait sû éxecuter. Trêve de reflexions en ce qui me concernait puisque au devant de mon fier acabit gisait ma victime, qui dans sa chute, s'était involontairement concassée quelques os. Il eut quelques difficultés à se redresser, m'offrant l'unique usage d'achever ce qui lui servait de vie. M'accroupissant silencieusement devant le mortel dont les halètements trahirent la précarité de sa situation, mon doigt traça une caresse sur la joue de l'humain à l'energie spirituelle bien moins conséquente que je ne l'avais cru de prime abord. L'un des endroits devenus fragiles chez ce corps humain attira cette même main fureteuse vers ledit lieu. D'un appui de plus en plus ferme, un jet de sang explosa de sa bouche, s'écrasant alors sur son propre menton, et outre ce détail insignifiant, je lui demandai d'une voix enjoleuse et mélodieuse :

- Vizard...? Est-ce une légende ? ..........Vous existez vraiment.... ? Dis moi tout. Et j'arrêterai.